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conflits

Les conflits interculturels comme voie d’accès à sa propre culture

26 février 2021 By Fanny Oliveros Laisser un commentaire

Quelques exemples de conflits interculturels

Au cours du bilan de la première journée d’une rencontre franco – germano – tchèque, les participants allemands font des critiques de l’animation et formulent des demandes en terme de méthode et de contenu. Les participants français, après avoir évoqué la contrainte du temps, se demandent s’il ne serait pas possible que les animateurs introduisent telle méthode de travail, s’il serait envisageable de…etc. Les participants tchèques disent qu’ils n’ont rien de spécial à dire. Une Française exprime alors qu’elle ne supporte pas cette façon de ne pas se positionner. Plus tard, une des Tchèques lui répondra qu’elle ne voit pas pourquoi elle devrait se sentir obligée de se positionner…

Dans un stage sur l’interculturel, les participants doivent construire, avec des chaises et sans parler, leur représentation du “pouvoir” . Les stagiaires français dans un enthousiasme unanime construisent une pyramide et placent quatre chaises à une assez bonne distance de la pyramide, en vis à vis. Des Sénégalais forment un cercle : une chaise est plus haute que les autres, quatre chaises sont mises de part et d’autre de la première, trois autres sont renversées. Les stagiaires français parlent de” tyrannie”, “d’oppression”, de “magie” en commentant cette figure. Les stagiaires sénégalais parle de “soumission”, “d’écrasement”, “d’instabilité”, de “distance entre les sujets et les chefs” à propos de la construction des Français !

Quand avec des assiettes on demande à des Français de construire leur représentation du groupe, ils font un cercle et hésitent à en mettre une au milieu. Les Allemands répartissent les assiettes par deux ou trois, en empilent certaines, d’autres non, avec plus ou moins de distance entre les petits groupes ainsi formés…

Quels rapports y a-t-il entre ces exercices et la réalité me direz-vous ? Que peut-on en conclure pour les rapports quotidiens ?

Si on ne prend pas garde aux conflits, ou si on les provoque, dans une rencontre interculturelle, ils vont d’abords se manifester par des “stéréotypes”, puis apparaîtront des “jugements de valeurs”. Mais tout cela cache encore en réalité des différences plus profondes.

Stéréotypes et préjugés

Le stéréotype procède par réduction d’un comportement, d’une habitude (culinaire, vestimentaire, rituelle..) d’une ou plusieurs personnes d’un groupe donné à une nationalité : les Français mangent de la baguette, les US-américains mâchent du chewing-gum à longueur de journée, les Allemands sont rigides…Ces stéréotypes en disent plus sur notre propre rapport à l’autre que sur l’autre lui-même. Car nous jugeons à partir de nos propres critères, nos propres références. En outre ils confondent nationalité et identité : chaque nationalité recouvre plusieurs identités culturelles (en France il y a des Alsaciens, Bretons, Occitans, Basques, sans compter les Polonais, les Italiens, Algériens, Marocains d’origine…). Enfin, il est nécessaire de prendre en compte qu’il y a aussi des cultures différentes selon qu’on est d’origine ouvrière ou bourgeoise, qu’on a une formation universitaire ou manuelle, qu’on est de la ville ou de la campagne.

Les préjugés procèdent de la même attitude : parce que l’étranger est noir de peau, alors il faut que je me méfie ; parce qu’il est habillé différemment de moi, qu’il mange avec ses doigts, qu’il danse et chante tard la nuit, alors je suis en insécurité. Mon dérangement peut-être légitime, il ne m’en autorise pas pour autant à dénigrer l’autre. Et très vite, comme légitimation de ces « dénigrements » apparaissent des conflits de valeurs.

Les conflits de valeurs

“Tyrannie”, “oppression”, “magie”, “soumission”, “distance”, “non-positionnement”… sont des jugements de valeurs : nous voulons exprimer par là que nous n’avons pas les mêmes références, les mêmes valeurs que les autres. Mais on peut constater que les jugements portés par les Français sur la représentation du pouvoir d’un Sénégalais – et inversement – sont finalement relativement symétriques. Mêmes difficultés entre les Allemands qui critiquent facilement les animateurs, les Français qui critiquent, mais indirectement, en louvoyant, sans confronter, et les Tchèques qui ne critiquent pas. Tous ont des valeurs différentes quant à la place de l’animateur, voire du chef. Il est donc difficile pour les Français (qui ont vécu plusieurs révolutions, coupé la tête du roi !) d’accepter que les Tchèques ne se positionnent pas par rapport aux animateurs (mais quand on a subi 50 ans de culture soviétique comment ne pas se protéger ?) Les Allemands, de leur côté, se moquent un peu de la “diplomatie” française et sont plus directs car ils ne craignent pas une montée aux enchères des conflits, eux dont l’histoire est faite de multiples négociations, d’une longue tradition du consensus (l’Allemande « fédérale » était à l’origine un ensemble de petites principautés). C’est aussi pourquoi ils peuvent concevoir un groupe sans centre ni frontières, alors que les Français, avec leur centralisme réputé, n’imaginent pas un groupe sans circonférence et sans centre, ni d’ailleurs un pouvoir qui ne soit pas pyramidal et distant Pour les Sénégalais, ce même pouvoir ne peut être que géré collectivement !

La face cachée de toute culture : les antagonismes fondamentaux

Les valeurs que sont sensées mettre en œuvre chaque culture s’articulent en fait autour d’ “antagonismes fondamentaux” (1). Quand nous Français, mettons en avant la liberté, nous partons d’une conception “individualiste” de la personne, alors que les Sénégalais ou les Kanaks vont avoir comme présupposé une conception “communautaire” de la personne : ils intègrent la contrainte communautaire comme un élément constitutif de leurs valeurs.

La vision française du groupe (un cercle avec un centre) tend à gérer la distance entre les membres et le “chef” du groupe de façon égalitaire, alors que la vision allemande met l’accent que la qualité de la relation. Il y a donc bien une problématique commune de rapport à la distance. Cet antagonisme “proximité-distance” est, comme pour tout antagonisme, composé de deux pôles qui sont comme les deux faces d’une même pièce de monnaie. On peut même dire que la face de l’un correspond à la face “cachée”, “inconsciente”, de l’autre : d’où les réactions de résistance provoquées par la confrontation interculturelle ! Car cette dernière questionne en fait notre identité : quels sont les fondements de notre identité si les autres peuvent, en toute légitimité, faire, penser, différemment de nous ?

Toutes les cultures posent les mêmes questions, mais elle apportent des réponses différentes. Les antagonismes constituent les questions, chaque pôle représentant une des deux composantes de la réponse possible. Et chaque composante va se combiner avec les pôles d’autres antagonismes pour créer un « kaléidoscope culturel ».

Repérer ses propres préférences culturelles pour apprivoiser son identité

Toute pratique “interculturelle” suppose donc un travail de repérage de ses propres préférences culturelles. C’est quand je me mets à justifier mes comportements ou modes de pensée que je dévoile, à mon corps défendant, ma propre culture. En tant qu’Occidental, j’aurai forcément des conflits avec des personnes d’une culture africaine ou asiatique parce que mes présupposés sont toujours “la liberté”, “l’individu”, “la production”, le “temps cadre” (où l’action s’inscrit dans un temps structuré), alors qu’en face on réagira à partir de “la contrainte”, du “collectif”, de la “relation”, du “temps événement” (c’est l’événement, même imprévu, qui structure le temps) etc.

Cette pratique suppose en outre un travail d’acceptation de mon « incomplétude » au niveau conscient. Sinon, le fait de rencontrer une autre conception du monde va me confronter à une crise identitaire. Le racisme va se nourrir de cette peur de la différence, où c’est la peur qui exacerbe la différence et non l’inverse. Reconnaître l’autre comme différent ne suppose pas que je doive renoncer à mon identité, mais que je doive accepter qu’il y a autant de fondements identitaires légitimes que de cultures.

À partir de cette confrontation, je vais pouvoir interroger ma culture, mon identité pour voir ce que les “préférences” des autres peuvent me révéler de moi-même, m’apporter, en quoi les pratiques qu’ils ont déduites de ces préférences, vont pouvoir diversifier, enrichir, les miennes. Et ce n’est qu’à partir de cette prise de conscience, qu’à partir de cette mise en mots des différences que je vais pouvoir négocier avec eux des pratiques communes. Ce qui rend par contre impraticable la négociation, c’est quand ce qui me différencie en apparence, mais me rapproche de l’autre en réalité, reste implicite, non-dit, refoulé !

Cette approche devrait nous permettre de relire “la déclaration universelle des droits de l’Homme”. On éviterait de tomber dans le travers du “relativisme culturel” si l’on prenait le temps de vérifier ce que chaque culture entend par “homme”, “femme”, “droit” etc…Et l’on pourrait alors comprendre ce qui, derrière une telle unité de façade, peut expliquer que des pratiques soient aussi différentes, voire contradictoires, avec l’esprit de la charte !

Hervé Ott

Formateur – consultant en « Approche et transformation constructives des conflits »

(1) cf. J. Demorgon Complexité des cultures et de l’interculturel Anthropos 1996 320 p.

On lira aussi avec beaucoup de facilité les livres de T.E Hall en commençant par “La dimension cachée” collection Point, Seuil 1971, 240 p.

Une voie d’accès à sa propre culture

Article paru dans Non-Violence Actualité – 2003 –

www.nonviolence-actualité.org

télécharger l’article en pdf

Classé sous :Non classé Balisé avec :conflits, culture, interculturel

Formation Transformer ces conflits qui empoisonnent notre quotidien

23 mars 2020 By Fanny Oliveros Laisser un commentaire

Transformer ces conflits qui empoisonnent notre quotidien

Du vendredi 18 (18h-22h) au samedi 19 septembre 2020 (9h-17h30)
à Valence


OBJECTIFS
– Aborder la dimension émotionnelle des conflits ;
– Apprendre à s’exprimer en respectant l’autre
– S’entraîner à déjouer les processus d’exclusion dans les groupes.

CONTENUS
– Dynamique des émotions et des besoins des rôles de victime, agresseur,
partisan et garant ;
– Techniques pour prendre des décisions unanimes et non-uniformes en groupe

DEMARCHE ET METHODES
– Partir de l’expérience des participant/e-s ;
– Mettre en pratique les outils et méthodes ;
– Partager des apports conceptuels (oraux et écrits)

Informations pratiques

Classé sous :Formation Balisé avec :conflits

Formation Faire face à l’agression, la violence et l’impuissance dans les conflits 2021

26 février 2020 By Fanny Oliveros 1 commentaire

La formation 2021 débutera en janvier. Les inscriptions sont ouvertes. Voici quelques témoignages de celles et ceux qui l’ont vécue.

Ils et elles ont dit à propos de :

La formation en A.T.C.C.®

  • « cela m’a transformée et faite avancée personnellement »
  • « Je suis ravie et je continue avec l’ A.T.C.C.®, heureuse d’être toujours en lien avec le réseau »
  • «j’ai beaucoup de gratitude pour la formation , l’accompagnement , ce qu’ils (les formateurs-trices) m’ont permis d’apprendre » 

La supervision :

  • « Un point clé pour moi…. c’est le lien avec mon travail, ce que j’ai ressenti, vécu dans ma vie : ça été une révélation ! »
  • « C’est la supervision qui a fait l’intérêt sur l’aspect pédagogique et que je me sens vraiment formé et qui m’a permis l’acquisition réelle de compétences »
  • «Le fait qu’il y en ait (des supervisions) et la méthode pour moi c’est ça qui fait que c ‘était une « vraie » formation »

Dans la pratique professionnelle :

  • « dans le milieu associatif et militant l’ A.T.C.C.® m ‘a permis de changer de posture et d’être plus constructif, de rendre des conflits moins violents »
  • « On l’a mis en place dans le projet d’école et dans le travail en équipe. Avec les enfants, on accompagne dans l’expression de leurs émotions et dans les conflits qu’ils peuvent rencontrer »
  • «je l’utilise d’une part dans ma pratique en tant que comédienne quand je joue des spectacles suivis de débat institutionnel… j’utilise des concepts de l’ A.T.C.C.®, dans les échanges avec les spectateurs. »
  • « Dans l’organisation collective, oui je l’utilise quand il y a un conflit »

Dans la pratique personnelle

  • «Ça m’aide à identifier plus vite des phénomènes émotionnels récurrents chez moi »,
  • « Ça me permet d’être plus sereine dans ce qui me traverse, j’analyse ce qui se passe dans mes interactions avec les autres »
  • « Concrètement PISTES est un super outil, je m’appuie dessus et ça me permet de comprendre mes fonctionnements mais aussi de les faire évoluer »

Propos recueillis par enquête téléphonique auprès des participant.e.s de 2017 et 2018

Détails de la formation


Classé sous :Formation Balisé avec :conflits

Formation La place des émotions dans les conflits

17 novembre 2019 By Fanny Oliveros 1 commentaire

La place des émotions dans les conflits

Du 3 février 2020 à 20h30 (accueil à 18h) au 6 février à 18h30

Dans le cadre du parcours FEVE, avec Jorge Ochoa et Katia Peyre, formateurs en Approche et Transformation Constructive des Conflits (ATCC©)

Difficile de se positionner avec justesse dans un conflit sans appréhender ce qui se passe en soi : comment accueillir et identifier les émotions et les sentiments qui surviennent ? En prenant conscience des besoins et des frustrations exprimés à travers ces émotions, et des schémas habituels qui se répètent dans de nombreuses relations conflictuelles, il est alors plus facile de concentrer cette énergie pour ajuster ses réactions et répondre de façon adéquate. C’est une chance de mieux se connaître, de mieux percevoir ce qui se passe chez l’autre, de clarifier la relation et de la reconsidérer dans le respect de soi et de l’autre.

Thèmes abordés :

  • Les différentes émotions et leur fonction ;
  • La dynamique des besoins et de leurs frustrations ;
  • Utiliser l’énergie créatrice des émotions ;
  • De quoi est faite la confiance ;
  • L’outil PISTES pour sortir de la violence ou de l’impuissance.

Pédagogie : 165 ou 195€ selon les revenus              Pension complète : 153€

Plus d’informations et inscription sur www.feve-nv.com – 04 76 36 48 25 – feve@feve-nv.c

Classé sous :Formation Balisé avec :conflits, émotions

Formation Avocats 2020

5 juin 2019 By Fanny Oliveros Laisser un commentaire

Sortir du sentiment d’impuissance et rester garant de ses valeurs

Assumer son rôle et sa posture dans la relation au client

Prendre conscience des différentes attitudes professionnelles et émotionnelles dans le rôle d’avocat, des enjeux de besoins et de valeurs dans la relation client, et du rôle de la confiance dans une démarche de négociation.

Traverser le sentiment d’impuissance pour s’affirmer avocat-garant

S’entraîner à poser un cadre, s’y tenir et éventuellement y revenir pour habiter son rôle de garant avec l’outil PISTES

Descriptif détaillé de la formation

Classé sous :Formation Balisé avec :conflits

Témoignage d’une formatrice-consultante en A.T.C.C.®

13 mars 2019 By Fanny Oliveros Laisser un commentaire

Accompagnement lors d’une situation de conflit dans une école

L’exemple ci-dessous donne à voir comment une crise peut être accompagnée avec l’Approche et transformation constructives des conflits (A.T.C.C.®) et devenir une opportunité de changements.

Interpellation : sollicitation reçue par mail fin décembre de la part d’une enseignante rencontrée lors d’une formation :

« A l’école nous sommes dans ce qui doit s’appeler une situation de crise entre l’équipe des enseignants et celle des aide-maternelles. Deux enseignantes sont en arrêt maladie…. sur 5 ça fait beaucoup. Il n’y a plus de communication entre les 2 équipes et des enseignantes sont maintenant accusées de maltraitance. Ce soir nous avons eu une réunion avec le bureau de l’association, j’ai parlé de vous, de l’aide que certainement vous pourriez nous apporter. Cela fait longtemps que j’y pense et malheureusement c’est dans l’urgence que la démarche se fait. »

Les personnes :

  • des parents d’enfants (3 à 12 ans) scolarisés, investis dans le fonctionnement d’une école associative (sous contrat avec l’état) organisée en bureau et en commissions opérationnelles
  • cinq enseignant.e.s
  • quatre personnels non enseignants salarié.e.s de l’association

Acte 1 (début janvier) : rencontre des trois co-président.e.s, de la directrice et de l’enseignante à l’origine de la demande.

Ayant besoin de voir et d’entendre les personnes en direct, j’initie cette rencontre très rapidement après les fêtes de fin d’année. Lors de cette réunion, je pose le cadre de cette rencontre dont l’objet est de faire connaissance et pour moi d’entendre ce que chacun.e dit de la situation. J’entends de la colère, de l’inquiétude de part et d’autre, tant pour les enfants que pour les adultes et pour l’avenir de l’école. Je perçois de la souffrance et de la méfiance entre les bénévoles/parents d’élèves et les enseignantes, le doute s’étant immiscé. Beaucoup de questions de type « qu’est ce que l’on doit/peut faire ? ». Beaucoup de « oui mais… » bloquant toute initiative ! L’évocation de rumeurs, de scenarii catastrophistes : « avec cette histoire, c’est foutu maintenant », « comment on fait pour licencier ? », « elle (enseignante) va être condamnée », etc. Je ramène autant que faire se peut au présent, aux faits, aux émotions ressenties, aux frustrations et aux besoins à l’œuvre. Par le questionnement et en faisant des reformulations régulières, je recueille et accompagne la parole de chacun.e. En fin de réunion, avec encore quelques oscillations entre impuissance et toute puissance, les personnes parviennent à formuler des propositions.
Je dessine avec eux des méthodes d’action envisageables pour la suite.

A l’issue de la rencontre, j’adresse à chacune des personnes présentes, une note synthétique reprenant les points abordées et les pistes envisagées et une série de propositions d’intervention en direction :

  • des membres du bureau et équipe enseignante : accompagnement au traitement de la situation de crise et travail de fond sur la clarification des fonctions et responsabilités, le cadre relationnel dans l’association, la circulation de l’information, etc.
  • des enseignant.e.s et des personnels non enseignants : médiation, mise en place d’une instance de régulation, formation commune.

Au vu de moyens budgétaires et des ressources bénévoles internes, le bureau choisit de me solliciter pour mettre en œuvre la première proposition. Nous formalisons une convention.

Acte 2 (fin janvier) : réunion de l’ensemble des membres du bureau et de l’équipe enseignante.

Après avoir posé le cadre, j’invite chacun.e à mettre des mots sur son vécu du moment. Ce moment permet de partager de nouvelles informations sur l’évolution de la situation : une lettre de parents adressée à l’Inspection d’académie, une enseignante en arrêt maladie prend conseil auprès d’un cabinet spécialisé pour la défendre. La tension est montée d’un cran encore, la communication est devenue très délicate au quotidien entre parents et enseignant.e.s. Pour autant je perçois la volonté des co-président.e.s de sortir du marasme ambiant et de l’ambiance délétère qui règne au sein de l’école. Leur objectif est de faire avancer la situation, retrouver de l’apaisement et rassurer parents et enseignant.e.s.

J’organise un temps de travail sur :

  • la notion de « maltraitance » : définitions, conséquences, aspect juridique, etc.
  • le phénomène de la rumeur : sa propagation, ses bases, les possibilités d’y mettre fin, etc.

Cela permet d’avoir un référentiel commun et de mesurer les enjeux de la situation. Se dessinent alors des pistes concrètes d’action à mener dans l’intérêt de chacun.e et du projet associatif, en se positionnant à une juste place, laissant à l’Inspection académique et au juge (potentiellement) leurs prérogatives.

Nous envisageons les suites à donner pour sortir de l’impuissance avec cette intention précise.

A l’issue de la réunion, je produis une note que j’adresse à chacune des personnes présentes, reprenant l’ensemble des éléments.

Acte 3 (début mars) :diffusion d’une lettre des membres du bureau à l’ensemble des personnes concernées, parents d’élèves, enseignant.e.s et personnels non enseignant.

Afin d’informer et de dissiper le malaise envahissant face au silence des un.e.s, à l’exaspération des autres, aux rumeurs, j’accompagne (à distance) les membres du bureau dans la rédaction d’un texte précis qui sera diffusé à l’ensemble des parents et personnels non enseignants. Celui ci reprend :

  • les éléments de situation avec leur chronologie ;
  • les actions déjà menées par le bureau grâce à des ressources en interne ou proches : entretiens individuels des personnels non enseignant, clarification des fiches de poste, de l’organigramme, mise en place de réunions tripartites nécessitant un engagement de parents afin de remplacer les personnels non enseignant pendant le temps du repas ;
  • les actions qui vont être mises en place dans les mois qui suivent : formation, tenue d’une réunion collective spécifique, réalisation de fiches de fonction du bureau afin d’outiller les parents volontaires qui s’y engagent et deviennent de ce fait employeurs, gestionnaires, responsables au regard de l’extérieur, etc.

Sont ajoutés en fin de texte les définitions succinctes des concepts de maltraitance et de rumeur ainsi que le rappel de la responsabilité de l’évaluation des enseignants à la seule Inspection académique.

Acte 4 (juin) : animation d’une réunion avec l’ensemble des membres de l’association.
C’est avec les membres du bureau que je prépare cette réunion afin de définir l’objectif poursuivi, la méthode mise en œuvre ainsi que les conditions (détermination du jour, de l’horaire, du lieu, de la disposition de la salle) et les rôles de chacun.e. Je fais valider la préparation de la réunion par le bureau.

Le bureau invite les parents, enseignants, personnels non enseignant.

Je me prépare à l’animation d’une réunion dans laquelle le potentiel d’émotions et de tensions peut être important. Je me recale bien sur l’intention de la soirée et sur l’importance d’être garante des moyens mis en oeuvre pour atteindre l’objectif défini par le bureau.

La réunion démarre en présence des membres du bureau, de 4 enseignant.e.s et de 13 parents (forte participation par rapport aux réunions habituelles). J’indique les règles de communication pour la soirée, le déroulé et l’horaire de fin et en me posant comme garante sur ces aspects là. Les membres du bureau se succèdent pour présenter :

  • l’objectif de la soirée : « au travers d’un partage de parole, amorcer la restauration de lien de confiance au sein de l’association »,
  • la présentation de l’historique de la situation et des réalisations faites et celles à mettre en œuvre.

Je donne ensuite la parole à chacun.e des membres du bureau et à chaque enseignant.e pour répondre à la question suivante : «quel est pour vous l’apprentissage le plus important cette année en tant que responsable associatif ? ». Ce temps donne lieu de façon posée à un partage de paroles fortes en émotions et prises de conscience des responsabilités, capacités personnelles et collectives, de la solidarité éprouvée et de détermination.

J’invite ensuite chacun des parents à exprimer, dans un tour de table, ses ressentis à l’évocation de la situation et des propos entendus. Apparaissent là aussi beaucoup d’émotions et sentiments, des frustrations, des doutes et aussi de la compassion vis à vis de l’enseignante en arrêt maladie et de la gratitude pour le travail accompli par les équipes de professionnels, enseignants comme non enseignants, et par les membres du bureau qui ont pris l’affaire à bras le corps.

Tout au long de ces deux temps de parole, je suis vigilante à ce qui pourrait être de l’ordre du jugement afin de protéger chacun.e. Je suis impressionnée par la qualité d’écoute et d’attention de chacun.e ainsi que par des paroles respectueuses même pour évoquer des points de désaccord ou de frustration.

Un dernier tour de parole va donner l’occasion à chacun.e de répondre à la question : « de quoi ai-je besoin pour me sentir en confiance/sécurité à l’école ? ». J’invite chacun.e à écrire son critère de confiance/sécurité sur un post-it avant de le lire. Je donne des consignes de formulation positive et précise. Je m’engage à compiler ces éléments de confiance/sécurité afin qu’ils puissent guider l’action associative à la rentrée prochaine.

Pour terminer la soirée, j’invite chacun.e à partager leur ressenti du moment, à l’issue de ce temps de réunion. Ce qu’il ressort est de l’ordre du soulagement, de la satisfaction d’avoir pu dire et d’avoir été entendu.e.

Je remercie chacun.e de la tenue de cette soirée et de la dynamique qu’elle recrée au sein de l’association.

A l’issue de cette rencontre, je rédige une note reprenant les éléments partagés lors de la soirée, les critères de confiance et une série de préconisations afin de :

  • clarifier le projet associatif centré sur les enfants
  • définir, diffuser et garantir un cadre d’action/coopération clair au sein de l’association
  • qualifier les relations entre adultes
  • délimiter le travail des non enseignants et leurs rapports avec les autres adultes
  • veiller au renforcement du bureau
  • créer des occasions de coopération entre adultes

Pour réaliser cet accompagnement :

  • j’ai sollicité, dès le départ, la supervision d’un collègue afin de conserver le recul nécessaire à la posture,
  • je me suis appuyée sur les capacités, méthodes et outils découverts et pratiqués lors de la formation de formatrice-consultante en Approche et transformation constructives des conflits (A.T.C.C.®).

Epilogue : en septembre 2018, l’école s’installe dans de nouveaux locaux, voulus, dessinés, conçus par les membres de l’association. Je sais depuis que le projet associatif et les pratiques ont profondément évolué en fonction de l’appropriation par ses membres des données de l’expérience, même douloureuse accompagnée en 2017. De crise, elle est devenue opportunité de changements au niveau personnel et structurel redonnant à chacun et au collectif sa puissance à agir.

Elizabeth Clerc, formatrice-consultante en A.T.C.C.®

Classé sous :publications Balisé avec :conflits

Pédagogie des rencontres et des conflits transculturels

9 mars 2019 By Loic Carney Laisser un commentaire

Ce livre développe les arrière-plans cachés des conflits dans la relation interpersonnelle, dans les groupes et dans les rencontres interculturelles. Il explicite en outre des moyens à prendre pour les transformer. Il décrit la transformation constructive des conflits et l’approche nécessaire pour y parvenir : accueillir le conflit comme un blocage et comme une opportunité de transformer les relations, les structures et nos perceptions des différences (notamment culturelles). Il s’inspire largement des résultats des recherches en sciences humaines humanistes sur la violence, les fonctionnements des groupes et le transculturel.

Un livre de Karl-Heinz Bittl et Hervé Ott, aux Editions Chronique sociale.

En savoir plus …

Classé sous :publications Balisé avec :conflits

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